Prédications TPSG

Tout perdre pour tout gagner (Philippiens 3.1-11)

SanctificationVie chrétiennePrédication

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Publié le

20 mars 2024

Lorsque nous nous trouverons un jour devant Dieu, avec quoi nous présenterons-nous? De quoi dépendra sa faveur? Nos accomplissements religieux ou notre moralité seront-ils suffisants? Dans son épître, Paul nous plonge dans la vraie source de justice selon Dieu; cette justice qui vient de Christ et qui seule nous permet d'obtenir la faveur de Dieu.

La plupart des blogueurs TPSG sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.


Transcription de la prédication

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

Prions.

Notre Dieu, on te remercie pour ta parole qui est précieuse, qui nous révèle Jésus et on te prie, notre Dieu, que ce matin, alors qu'on se focalise sur Jésus, on soit transformés réellement par son regard de flamme. Que nos cœurs soient sanctifiés, que nos cœurs soient transformés. On te prie que l'on puisse mettre à mort toute confiance en nous-même ou en des choses de ce monde et nous confier uniquement et entièrement en Jésus, on prie cela pour sa gloire. Amen.

Donc, je lis Philippiens chapitre 3, versets 1 jusqu'au verset 11:

1Maintenant donc, mes frères et soeurs, réjouissez-vous dans le Seigneur! Je n'hésite pas à vous écrire les mêmes choses, et cela contribue à votre sécurité. 2Faites attention aux chiens, faites attention aux mauvais ouvriers, faites attention aux faux circoncis. 3En effet, les vrais circoncis, c'est nous, qui rendons notre culte à Dieu par l'Esprit de Dieu, qui plaçons notre fierté en Jésus-Christ et qui ne mettons pas notre confiance dans notre condition. 4Pourtant, moi-même je pourrais mettre ma confiance dans ma condition. Si quelqu'un croit pouvoir se confier dans sa condition, je le peux plus encore: 5j'ai été circoncis le huitième jour, je suis issu du peuple d'Israël, de la tribu de Benjamin, hébreu né d'Hébreux; en ce qui concerne la loi, j'étais pharisien; 6du point de vue du zèle, j'étais persécuteur de l'Église; par rapport à la justice de la loi, j'étais irréprochable. 7Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à cause de Christ. 8Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu'est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. À cause de lui je me suis laissé dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ 9et d'être trouvé en lui non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi. 10Ainsi je connaîtrai Christ, la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances en devenant conforme à lui dans sa mort 11pour parvenir, d'une manière ou d'une autre, à la résurrection des morts.

Philippiens 3.1-11

Ce passage va nous montrer l'importance de placer notre confiance au bon endroit.

Je ne sais pas si vous avez déjà placé votre confiance en quelque chose et que cette chose ne s'est pas révélée être fiable.

Un exemple de quelque chose qui m'est arrivé, qui n'est pas très important mais juste pour illustrer ça: j'étais dans un camp chrétien l'année dernière. J'arrivais un petit peu en retard à la réunion. Je venais d'arriver dans le camp qui avait déjà commencé. Je prends une chaise, on me donne une chaise en fait pour m'asseoir tout au fond de la salle. C'est une salle assez étroite, elle était pleine, remplie. Je suis tout au fond de la salle, on me donne cette chaise, un peu comme les chaises en plastique sur lesquelles vous êtes assis, et elle ne semble pas très très solide, mais elle avait l'air quand même suffisante pour que je puisse m'y asseoir. Donc, je m'assois sur cette chaise et je le fais discrètement parce que ça fait un peu de bruit, la réunion a déjà commencé, quelqu'un est en train de parler. Je veux être vraiment discret par rapport à ça. Je m'assois gentiment dessus et tout va bien jusqu'à là. Jusqu'à là, quelques minutes passent et au bout de quelques minutes, je me dis: "Bon, je suis suffisamment dans la réunion pour pouvoir bouger un petit peu sans que tout le monde me regarde et sans que ça fasse trop de bruit." Et donc, je me mets à l'aise sur la chaise et je m'assois avec tout mon poids sur cette chaise. Et d'une seconde à l'autre, la chaise explose en débris, totalement en débris. Tous les pieds de la chaise explosent et je me retrouve par terre, d'une seconde à l'autre, sans savoir ce qui m'arrive.

Alors, c'est un exemple très léger, il n'y a eu aucun dommage à part mon propre ego, donc ça va, on peut avancer avec ça. Mais c'est un exemple d'une confiance placée au mauvais endroit, pas dans une chose qui est solide. Mais une confiance mal placée peut coûter bien plus cher qu'une simple chaise qui casse; une échelle bancale qu’on essaie de réparer; un toit; un investissement financier important qui est raté; la confiance que l'on met dans un ami, un membre de la famille, un conjoint qui nous trahit; ça peut coûter bien plus cher.

Qu'en est-il de la confiance pour notre avenir éternel? C'est encore plus important, et c'est pourquoi Paul écrit ce passage avec des mots assez forts. Il écrit à cette Église de Philippes, qui va plutôt bien, pour les encourager à lutter ensemble pour l'Évangile. Mais dans ce passage, Paul aborde un danger. En fait, Paul leur répète quelque chose qu'il leur a déjà dit, comme on le voit au verset 1:

Je n'hésite pas à vous écrire les mêmes choses, et cela contribue à votre sécurité.

Il fait probablement référence ici à quelque chose qu'il leur a déjà dit à l'oral dans le passé, une mise en garde, comme on le verra, contre les faux enseignants qui encouragent à placer leur confiance au mauvais endroit. Paul n'a pas honte de répéter ces choses, de les mettre en garde encore une fois contre ces mêmes faux enseignants qui encouragent à placer leur confiance au même endroit. Parce que si Paul fait cela, c'est pour leur sécurité, pour leur stabilité dans la foi, parce que c'est dangereux de placer sa confiance au mauvais endroit.

Si Paul leur écrit, c'est non seulement pour avertir ces chrétiens, mais aussi pour les encourager à continuer à mettre leur confiance au bon endroit, en Jésus et par eux-mêmes. Il y a deux appels que ce passage nous lance, qui vont nous aider à comprendre ce texte. Deux appels pour nous:

1. Jetez à la poubelle votre CV religieux

Paul écrit, on l'a dit, avec des mots assez forts. Au verset 2, il met en garde les Philippins:

Faites attention aux chiens, faites attention aux mauvais ouvriers, faites attention aux faux circoncis.

Paul met en garde ses chrétiens contre des gens qui ne plaçaient pas leur confiance au bon endroit. Il s'agit ici de Juifs qui disaient que la circoncision était la marque d'un vrai chrétien. La circoncision, c'est le signe que Dieu avait donné à son peuple dans l'Ancien Testament, et certains affirmaient qu'il fallait encore pratiquer ces choses même après la venue de Jésus, pour être quand même un bon chrétien. Un peu pour dire: “Oui, oui, il faut croire en Jésus pour le pardon de ses péchés, ça c'est très bien, mais pour aller vraiment au bout des choses, pour être vraiment un chrétien qui plaît à Dieu, il faut se faire circoncire en suivant la loi de Moïse de l'Ancien Testament.” Pour Paul, ça n'est pas acceptable. Ça revient à placer sa confiance en soi-même plutôt que de placer sa confiance en Christ, de se confier en soi-même pour bien se présenter devant Dieu dans un acte qu'on a accompli. Et c'est pour cela que Paul utilise des mots assez forts ici, "faites attention aux chiens." Il dit dans un contexte juif, les chiens évoquaient l'impureté. Les chiens mangent tout ce qui traîne, et les Juifs avaient des règles très strictes sur ce que l'on peut ou ne peut pas manger, ce qui peut nous rendre impur. Et les chiens, c'étaient dans la pensée juive ceux qui étaient impurs, ceux qui étaient hors du peuple de Dieu.

Mais ici, Paul renverse les choses. Il dit que ce sont eux, ces enseignants juifs, qui sont hors du peuple de Dieu, qui sont impurs. C'est la même chose quand il dit: "Faites attention aux faux circoncis." Littéralement, ici, il est question de ceux qui se mutilent. C'est une référence au Prophète païen qui pensait que les dommages physiques causés à leur corps leur faisaient gagner la faveur de Dieu, leur faisaient gagner des points devant Dieu. Paul parle ici de ces Juifs qui sont circoncis et qui demandent à d'autres d'être circoncis pour avoir vraiment un privilège devant Dieu. Et Paul refuse d'appeler ce qu'ils font "la circoncision." Il dit que c'est plutôt de la mutilation. Donc, à nouveau, il renverse les choses.

Il dira au verset 3:

Les vrais circoncis, c'est nous qui rendons notre culte à Dieu par l'Esprit de Dieu, qui plaçons notre fierté en Jésus-Christ et qui ne mettons pas notre confiance dans notre condition.

Paul inclut ici ces chrétiens de Philippe, donc la plupart n'étaient pas juifs, ils étaient des non-juifs. Il dit que ce sont eux les vrais circoncis, parce que être chrétien, faire partie du peuple de Dieu, c'est placer sa confiance non pas en soi-même, non pas en un acte qu'on accomplit, mais uniquement en Jésus. Donc Paul met en garde contre ces gens avec des mots forts, parce qu'ils ont leur confiance mal placée en eux-mêmes, dans leurs actes, dans leur privilège religieux, dans leur CV. Et dans la suite des versets, c'est un peu comme si Paul jouait à un jeu, le jeu de qui a le plus beau CV religieux. Paul veut dire: "Mais vous voulez jouer à celui qui a le plus de crédits de Dieu? Je gagne largement, je gagne haut la main." Au verset 4, il dit:

Pourtant, moi-même, je pourrais mettre ma confiance dans ma condition. Si quelqu'un croit pouvoir se confier dans sa condition, je ne peux plus encore.

S'il y en a bien un qui peut gagner la compétition du meilleur religieux, c'est bien Paul, et il va lister ici toutes ses médailles religieuses, plein de choses qui, aux yeux des Juifs, auraient été impressionnantes. Certains privilèges qu'il a hérités, qu'il a reçus par naissance, il est né au bon endroit, dans la bonne tribu, il est hébreu pur souche, on pourrait dire. Mais aussi d'autres choses qu'il a acquises par lui-même, qu'il a gagnées par ses propres efforts: il a choisi de faire partie du club des pharisiens, le parti juif le plus strict; il persécutait les chrétiens, ceux qui semblaient renier le judaïsme, avec zèle; il respectait la loi de Moïse à la lettre, de manière impeccable. Vraiment, Paul était le meilleur des Juifs, la crème de la crème des Juifs. Et il ne dit pas tout cela pour se mettre en avant, mais il dit cela pour faire un contraste avec la suite, où il va dire que tout cela n'est rien pour lui, ne sert absolument à rien devant Dieu, et qu'il a rejeté toute confiance en ces choses pour se confier en Christ. Paul refuse de mettre sa confiance dans ces privilèges religieux. Son CV religieux peut être le plus impressionnant au monde, mais il l'a pris et l'a jeté à la poubelle, il l'a mis de côté, parce que son CV ne peut rien lui apporter devant Dieu. Et ce passage nous invite à faire la même chose, à jeter à la poubelle toute confiance dans notre CV religieux. Quelqu'un disait que pour savoir où on met notre confiance, ou on place notre confiance, il faut compléter la phrase suivante: "Dieu, tu dois m'accepter parce que..."

Comment est-ce que vous complétez la phrase, honnêtement? Je crois que beaucoup aujourd'hui compléteraient la phrase en disant: "Dieu, tu dois m'accepter parce que j'essaie de faire du bien autour de moi. Dieu, tu dois m'accepter parce que je ne suis pas si mauvais que ça au final, comparé à d'autres." Et c'est ainsi que semble fonctionner la religion. La religion nous donne une motivation à faire le bien autant qu'on peut pour rendre Dieu satisfait, pour que Dieu nous laisse rentrer un jour au paradis. Mais tout cela revient à se confier en soi-même, à penser que l'on pourra un jour se présenter devant Dieu et dire: "Mais Dieu, regarde mon CV, pas mal, non? C'est impressionnant, un petit peu, non?" Au final, ma confiance, mon assurance d'être accepté par Dieu, dépend de ma capacité à faire le bien ou de ma capacité à ne pas faire le mal. C'est un peu la même chose quand on pense: "Ah, mais je suis chrétien parce que je vais à l'église. Je suis chrétien parce que mes parents sont chrétiens. Je suis chrétien parce que ma culture m'encourage dans ce sens."

Ces pensées, qui ont certains privilèges, qui font que l'on est dans le camp de Dieu, les privilèges qui viennent de nous-mêmes, il est facile de faire la même erreur que ce passage dénonce: de mettre de côté Jésus pour se confier dans notre condition, pour se confier en nous-mêmes. Et il faut reconnaître que c'est possible de faire cela de manière encore plus subtile, de dire qu'on est sauvé par grâce, qu'on se confie en Jésus uniquement, par là la justice que Dieu nous donne, c'est voilà, uniquement par la grâce, rien ne vient de nous-mêmes. C'est possible de dire toutes ces choses-là tout en gardant une main attachée à notre CV religieux, tout en gardant une petite confiance dans certaines choses que l'on amène, que l'on fait, on continue à se confier d'une certaine manière en des choses qui quand même sont des preuves que ma vie chrétienne va bien, quand même des choses qui sont des preuves que Dieu doit être plutôt content avec moi. On peut penser: "Je me sens mieux devant Dieu parce que j'assiste toujours à l'église le dimanche. Je me sens mieux devant Dieu parce que j'arrive toujours à reculer, parce que j'ai servi une semaine dans un camp chrétien, parce que je lis la Bible et je prie quasi tous les jours, parce que je suis à l'église plus que d'autres, et surtout plus que lui, parce que je donne régulièrement de l'argent à l'Église."

Toutes ces choses, bien sûr, sont bonnes. Ce sont des choses qu'un cœur né de nouveau fera. Il ne faut pas se débarrasser de ces choses, mais il faut se débarrasser de toute confiance en ces choses, de penser que ces choses sont des raisons pour lesquelles Dieu devrait nous accepter, des raisons pour lesquelles Dieu devrait être content avec nous. Il faut jeter notre CV religieux à la poubelle, et il faut le laisser dans la poubelle. Ce n'est pas cela qui définit notre relation avec Dieu, ce n'est pas cela qui définit le regard de Dieu à notre égard. Faire cela ce serait de mal placer notre confiance.

En écrivant ces versets, Paul veut aussi donner des bons critères à ces chrétiens pour que ces chrétiens puissent par eux-mêmes repérer ceux qui enseignent à placer leur confiance en eux-mêmes plutôt qu'en Christ. Il veut équiper ses chrétiens. Oui, c'est le rôle des enseignants dans l'Église de dénoncer les faux enseignements, mais c'est le rôle de chaque chrétien dans l'Église, de chaque membre de l'Église, d'être équipé pour cela, de reconnaître un faux enseignement d'un bon enseignement.

Et donc, ce passage devrait être pour nous aussi une mise en garde contre des prédicateurs aujourd'hui qui encouragent à mettre notre confiance en nous-mêmes plutôt qu'en Christ. Et il y en a beaucoup aujourd'hui. Et là où c'est subtil, c'est que ces faux enseignants ne vont pas dire: "Ah, Jésus n'est pas important, il ne faut pas mettre sa confiance en Jésus, il faut plutôt se confier en soi-même." Non, ils ne vont pas dire ça. Ils vont dire que Jésus est important, qu'il faut se confier en Jésus, que c'est uniquement par Jésus qu'on est sauvé, mais qu'il faut aussi vraiment avoir confiance en soi-même. Ou alors, ils vont parler tellement de confiance en soi que ça éclipse toute confiance qu'on devrait placer en Jésus.

Un exemple, voici les titres des derniers articles et vidéos que j'ai trouvés sur certains des sites chrétiens évangéliques les plus populaires. Je n'ai pas cherché longtemps, j'ai pris certains des premiers que j'ai trouvés. Juste les titres: "Ne laissez pas la peur vous freiner." "Jésus connaît votre potentiel." "Aide toi et le ciel t'aidera." "Message à celles qui ne croient plus en leurs rêves." "Comment atteindre les sommets de ta vie." "Comment réussir ta vie et être heureux." "5 mots de la Bible pour réussir." "Comment avoir accès à la faveur de Dieu."

Ça fait rêver, mais ça nous encourage à placer notre confiance en nous-mêmes. Tous ces discours laissent penser que le problème, c'est le manque de confiance en moi, et que si j'avais un peu plus confiance en moi, les choses iraient mieux. Et en parlant constamment de moi, ces discours oublient de parler de Christ et de la confiance à placer en Christ.

N'écoutez pas ces enseignants. N'écoutez pas ces discours. Oui, ils ont peut-être une couche chrétienne. Oui, il y a des choses vraies et encourageantes dans ce qu'ils disent, mais petit à petit, ils vont vous détourner, et ils vont vous amener à placer votre confiance en vous-même plutôt qu'en Jésus. Ils vous encouragent à garder votre CV religieux dans une main, fermement attaché, tout en confessant Jésus de l'autre. Ça ne peut pas marcher. Il ne faut pas écouter toute personne qui nous encouragerait à donner la moindre valeur à notre CV religieux. Ce qu'il nous faut, ce n'est pas notre CV, mais c'est celui de Jésus.

On avance dans ce passage avec notre deuxième point:

2. Saisissez-vous de Jésus et de son CV

Regardez avec moi les versets 7 et 8. "Pas l'écrit, mais ses qualités qui étaient pour moi des gains," en parlant de tout ce qu'il a décrit avant:

Je les ai regardés comme une perte à cause de Christ, et je considère même tout comme une perte à cause du Bien Suprême qu'est la connaissance de Jésus-Christ Monseigneur. À cause de lui, je me suis laissé dépouiller de tout, et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ.

Les avantages que Paul avait, qui faisaient de lui le meilleur des Juifs, qui étaient un gain, qui étaient un avantage, qui étaient quelque chose de précieux pour Paul, Paul a choisi de mettre tout cela à la poubelle. Paul a choisi de tout perdre. Ce qui était autrefois pour lui un gain est devenu une perte, quelque chose dont il devait se débarrasser, mettre de côté. Il y a eu un changement radical, et là encore, les mots qu'il utilise ici sont assez forts. Il dit qu'il considère toutes choses comme des ordures. Le mot ici est un peu difficile à traduire. C'est comme si on devait le traduire en français, c'est un mélange entre la poubelle et les égouts, un mélange de ces deux choses. Voilà, considérer tout ce qu'il avait comme ça pour gagner Christ, c'est le genre de truc qu'on ne veut pas avoir chez nous, dont on veut se débarrasser. C'est ça que l'attitude que Paul a eu vis-à-vis de ces choses. Voilà comment Paul considère ses privilèges religieux, ses accomplissements religieux, parce que rester attaché à ces choses, c'est se priver de Christ. Il devait se séparer de ces choses pour gagner Christ.

On le voit ici, en fait, dans les versets qu'on a lus, c'était huit. Il dit: "Je les fais regarder comme une perte à cause de Christ, et je considère même tout comme une perte à cause du Bien Suprême qu'est la connaissance de Jésus-Christ Monseigneur. À cause de lui, de Jésus, je me suis laissé dépouiller de tout, et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ." C'est clair, c'est à cause de Christ qu'il a tout perdu. Il a tout mis à la poubelle pour pouvoir se saisir de Jésus.

Mais pourquoi? Pourquoi est-ce qu'il doit tout perdre à cause de Jésus? Pourquoi est-ce que Paul a eu un changement si radical? Comment est-ce qu'il peut regarder comme une perte quelque chose qui avant était pour lui un gain? On a la réponse dans le verset 9, qui est la clé du passage. Paul a trouvé en Jésus une justice qu'il n'a plus trouvée nulle part ailleurs. Il écrit au verset 9:

Et d'être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi.

La justice ici, ça fait référence à ce sur quoi Dieu se base pour évaluer notre vie, sur quoi il se base pour nous déclarer coupable ou non coupable, un peu comme un casier judiciaire, on pourrait dire, qui manifesterait ou non notre culpabilité devant Dieu.

Nous allons tous devoir rendre des comptes à notre Créateur. Tous nous sommes redevables devant Dieu, et un jour nous allons nous retrouver face à Dieu, face au Dieu de l'univers, et tous nous devrons tendre notre justice, notre casier judiciaire, au Dieu de l'univers. Et selon ce verset, il y a que deux options: soit se présenter avec ma justice, soit se présenter devant Dieu avec la justice qui vient de Dieu. C'est soit l'un soit l'autre. La première option, c'est se présenter devant Dieu avec notre propre justice. Paul parle ici d'être trouvé en Jésus, non avec ma justice, il dit, celle qui vient de la loi. La justice que Paul avait, c'était la justice qu'il avait en respectant la loi de Moïse à la lettre, comme il l'a dit plutôt au verset 6. Il était vraiment irréprochable dans ce domaine. Il respectait la loi à la lettre. Et pourtant, Paul a réalisé que c'était insuffisant. Il avait beau respecter la loi à la lettre, il a réalisé que cette justice n'était rien aux yeux de Dieu. Le respect de la loi n'assurait pas la perfection, en fait, au contraire, la loi comprenait des sacrifices qu'on devait offrir pour le péché. On continuait à commettre. Donc, Paul avait beau respecter la loi à la lettre, il n'était pas parfait. Il avait beau être le plus religieux des hommes, c'était pas suffisant.

Je veux citer une illustration de Jonathan Edwards, qui était un théologien américain du XVIIIe siècle, qui dit ceci dans une prédication assez célèbre qu'il a donné:

Vos soins et votre prudence, tous vos artifices et votre propre justice ont pour vous garder de l'enfer l'influence qui a une toile d'araignée pour retenir la chute d'un rocher.

Une toile d'araignée ne peut rien faire pour retenir la chute d'un rocher. C'est la même chose avec notre propre justice que l'on amène devant Dieu. C'est insuffisant, aussi insuffisant qu'une toile d'araignée pour retenir la chute d'un rocher. Ça ne marchera pas. Le moindre péché est une offense envers Dieu, un rejet de sa volonté, la preuve d'un cœur corrompu, d'un cœur qui n'aime pas Dieu. On a beau avoir les standards moraux les plus hauts, c'est pas suffisant. C'était pas suffisant pour Paul, le plus religieux de tous les hommes. C'est suffisant pour personne. C'est pour ça que se confier en soi-même, c'est avoir une confiance mal placée. C'est la garantie de se casser la figure. On a besoin d'une autre justice, qui nous est décrite dans ce verset: être trouvé en lui, non avec ma justice, Paul dit, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu.

Voilà la vraie justice, la seule qui marche, la justice qui vient de Dieu et qui s'obtient par la foi en Christ. C'est pas une justice que l'on doit gagner, mais c'est une justice qui nous est donnée. C'est pas une justice qu'on doit mériter, mais c'est une justice qui nous est créditée, qui est mise à notre compte. C'est pas une justice qu'on obtient par nos œuvres, par nos accomplissements religieux, et que l'on reçoit par la foi en Jésus. C'est la bonne nouvelle de ce qui s'est passé à la croix. La bonne nouvelle de la croix, c'est pas simplement que Jésus paie pour prendre sur lui la condamnation de nos péchés. Oui, c'est ça et c'est merveilleux, mais ça s'arrête pas là. C'est aussi que quand on place notre foi en Jésus, le CV de Jésus nous est donné, la vie parfaite de Jésus, sans aucune tâche, sans aucun péché, sans aucun manquement. La perfection de Jésus est mise à notre compte, devient la nôtre.

De sorte que si nous sommes en Christ, quand Dieu nous voit, il voit Jésus dans toute sa perfection, dans toute sa splendeur, pour utiliser une image. Et c'est comme si on avait deux dossiers. Il y a un dossier où c'est notre dossier, et l'autre dossier, c'est le dossier de Jésus. Dans notre dossier, il y a la liste de tous les péchés qu'on a commis, les paroles, les pensées, les actes, toutes les raisons pour lesquelles Dieu devrait nous condamner. Tout est listé là dans ce dossier. L'autre dossier, c'est le dossier de Jésus, et ce dossier, il est vide. Il y a rien de mauvais là-dedans. Il y a rien qui serait une raison de le condamner. Au contraire, il y a toutes ces bonnes œuvres, tout ça, la perfection. Toutes les raisons pour lesquelles Dieu l'accepte. Devenir chrétien, placer sa confiance en Jésus, c'est vivre un échange merveilleux. Notre dossier devient le dossier de Jésus. Il prend sur lui nos péchés et nous donne à la place sa perfection, son dossier, qui devient le nôtre. Toutes les raisons pour lesquelles Dieu devrait nous accepter, nous recevoir dans sa présence. Il nous donne sa perfection, il nous donne sa justice. C'est un échange merveilleux qui se passe lorsque l'on place notre foi en Jésus, qui fait qu'on peut se présenter devant Dieu sans crainte, sans crainte d'être rejeté, mais en sachant que Dieu a toutes les raisons de nous accepter, pas sur la base de nos mérites, de notre dossier, mais sur la base de Jésus, de sa perfection, de sa justice, pas par la confiance qu'on met en nous-même, mais par la confiance que l'on met en Jésus.

Et c'est soit l'un soit l'autre. C'est pas 80% la justice de Dieu qui vient de Jésus et 20% la mienne. Non, c'est soit l'un soit l'autre. C'est pas 90% je mets ma confiance en Jésus et 10% j'espère quand même que mon CV religieux il jouera pour quelque chose dans l'éternité. Non, c'est mettre à la poubelle totalement toute confiance en nous-mêmes, dans nos accomplissements spirituels, et se saisir entièrement et uniquement de Jésus et de son CV. C'est pour ça que Paul a accepté de tout perdre à cause de Christ. Il a tout perdu, mais il a tout gagné. Il acceptait de tout perdre pour tout gagner. Il a gagné en Jésus le pardon des péchés, la vraie justice, la paix avec Dieu pour l'éternité. C'est ça qui fait que Paul peut considérer tous ces privilèges religieux même comme des ordures, comme des choses à se débarrasser.

Ce n'est pas que ces choses sont mauvaises, mais c'est que la confiance en ces choses est mauvaise. Il faut mettre ça à la poubelle. Se confier en ces choses, même un tout petit peu, c'est se priver de Christ.

Peut-être que vous êtes nouveau ici dans cette Église, vous fréquentez depuis quelques dimanches, ou vous êtes nouveau en train de découvrir un peu ces vérités, ce qu'est la foi chrétienne, ce que ça veut dire d'être chrétien. C'est pas ce que ça vous fait d'entendre que vous allez un jour vous présenter devant le Dieu de l'univers. Je sais pas si vous avez déjà réfléchi à cette question, mais je vous encourage à y réfléchir et à vous demander: avec quelle justice est-ce que vous voulez vous présenter devant Dieu? Avec quelle justice est-ce que vous allez vous présenter face au Dieu de l'univers? Dieu voit tout, l'historique de nos pensées, de nos actes, de nos attitudes, rien ne lui échappe. Et il est trop bon pour laisser le moindre mal impuni. Est-ce que vous avez déjà réfléchi à ça?

La seule solution, c'est la justice qui vient de Jésus, la justice que Dieu offre en Jésus. Il faut tout perdre pour tout gagner. Et si nous prenons ce passage au sérieux, nous devons comprendre que la bonne morale sans Jésus, ça ne sert à rien. La bonne morale sans Jésus, ça ne sert à rien. Parfois, en tant que chrétien, on peut classer un peu les gens autour de nous dans une catégorie. On met les gens qui rejettent ouvertement Dieu, qui ont une éthique sexuelle par exemple qui s'éloigne vraiment de ce que la Bible demande, et on nomme cette catégorie ceux qui sont loin de Dieu, ceux qui sont opposés à Dieu. Et puis on voit d'autres personnes qui vivent, honnêtement, selon plutôt une bonne morale, des gens qui partagent même certaines valeurs éthiques avec nous, des gens avec qui même parfois on peut avoir des conversations par rapport à Dieu. Et on a tendance à se réjouir par ça, il y a mettre ces gens dans la catégorie pas chrétien comme nous, mais quand même très proche de Dieu. Mais on doit réaliser que sans la justice qui se trouve en Jésus, ces deux catégories n'en font qu'une. C'est la même chose. Sans la justice reçue par Jésus, il n'y a aucune différence. Ces deux groupes de personnes sont coupables devant Dieu et méritent un jugement en raison de leurs péchés. Le fait qu'une personne ait une bonne morale ou des valeurs éthiques, ou un discours religieux, ou quoi que ce soit d'autre, ça ne change rien à l'état éternel de cette personne. C'est pas ça que cette personne pourra présenter devant Dieu, comme si Dieu allait l'accepter.

Et c'est peut-être même encore plus trompeur, parce que ça encourage à se confier en soi-même plutôt qu'en Christ. La bonne morale sans Jésus n'est pas différente de la rébellion ouverte, tous deux sont des toboggans vers l'enfer. Nous devons réaliser cela: sans Jésus, il n'y a aucun espoir. Sans la justice qui vient de Jésus, il n'y a aucune différence, les deux mènent au même endroit, parce que tous deux se confient en notre chose. Quand Jésus, ce qu'il faut, c'est Jésus, la justice qui vient de lui, pour le pire des criminels ou pour le plus religieux des hommes. Sans quoi, il n'y aura aucune différence.

Et c'est la même chose qu'il faut avouer pour des mouvements qui se disent chrétiens, qui disent croire en Jésus, qui parlent de Jésus, qui parlent de la croix, mais des mouvements qui ont renié la vérité principale de ce passage, la vérité principale de toute la foi chrétienne: que l'on est déclaré juste par la foi seulement, par la grâce de Dieu seulement, en Christ seulement. On ne peut pas mettre des mouvements chrétiens qui renient cette vérité-là, comme par exemple le catholicisme romain, dans son enseignement officiel. On peut pas mettre ces gens dans la catégorie chrétiens un peu égarés, mais chrétiens quand même, parce qu'en reniant cette vérité, c'est tout le christianisme qui renie. Il se prive de Jésus, de sa justice, du salut pour l'éternité. Il reste sur le même chemin sur lequel chaque être humain est, par nature, le chemin de la condamnation éternelle. C'est rester attaché à son CV religieux. Jean-Paul a tout perdu, tout lâché, et nous devons faire de même. Parce que ça en vaut la peine... ça vaut la peine.

Paul dit qu'il a fait cela "à cause du Bien Suprême qu'est la connaissance de Jésus-Christ, son Seigneur".

Bien sûr que ça vaut la peine, Paul a accepté de tout perdre, mais en fait, c'était pas vraiment une perte, c'était plutôt un gain. Et ça nous aide à voir la valeur infiniment précieuse de Jésus. Voilà Paul, qui avait tout ce qui pouvait impressionner d'un point de vue humain, d'un point de vue religieux, tout le crédit qu'on voulait, quelqu'un à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession, comme certains disent parfois. Et pourtant, Paul a accepté de tout perdre, de tout mettre à la poubelle, à cause de Christ. Qu'est-ce que ça nous montre sur la valeur infiniment précieuse de Jésus? Paul ne l'a pas fait parce qu'on lui a forcé la main en grinçant des dents. Non, Paul l'a fait parce qu'il avait compris le bien suprême qui est la connaissance de Jésus-Christ. Paul avait compris qu'il n'y a rien de plus précieux que Jésus, rien dans ce monde ne se compare au privilège de connaître Jésus. Pas connaître simplement dans le sens de savoir des choses sur lui, mais de le connaître personnellement, comme Monseigneur, comme il le dit ici.

Peut-être que vos privilèges religieux vous semblent toujours trop importants pour que vous les abandonniez, trop précieux à vos yeux. Si c'est le cas, je vous encourage à creuser un peu plus qui est Jésus, pour voir le bien suprême qui est la connaissance de Jésus, pour que Jésus devienne le centre de votre émerveillement, le centre de vos affections, pour que, de votre propre gré, sans qu'on vous force la main, ces choses que vous voyez maintenant comme des gains, vous les considériez comme une perte.

Ce que Paul a gagné au final, c'est une personne: le Seigneur Jésus. Il parle au verset 8 de gagner Christ, au verset 10 de connaître Christ. C'est très personnel. La foi chrétienne n'est pas juste un moyen d'échapper à l'enfer ou d'accéder au paradis, c'est pas juste un simple courrier qu'on reçoit de l'administration céleste pour nous dire "Vos péchés ont été pardonnés, cordialement". C'est pas ça, non, c'est quelque chose de personnel. La foi chrétienne est à propos d'une personne: le Seigneur Jésus. Être chrétien, c'est connaître Jésus, connaître qu'il est le bien suprême, que personne ne peut y aller, la chose la plus précieuse au monde. Et en connaissant Christ de cette manière, on sera amené à vivre et à mourir comme lui l'a fait. C'est ce que Paul dit dans les versets 10 et 11:

10Ainsi je connaîtrai Christ, la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances en devenant conforme à lui dans sa mort 11pour parvenir, d'une manière ou d'une autre, à la résurrection des morts.

Philippiens 3.10-11

Jésus est devenu tellement précieux aux yeux de Paul qu'il souhaitait connaître Jésus à 100%. Oui, non seulement la puissance de sa résurrection, la réalité d'une vie justifiée, d'une vie nouvelle, mais aussi même la communion à ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, comme Jésus qui s'est dépouillé lui-même pour mourir sur la croix. Paul accepte de suivre le même schéma, non seulement la perte de tous ces privilèges religieux, mais aussi toutes les souffrances que cela a entraînées. Participer, parce qu'il sait que connaître Jésus, c'est ce qu'il y a de plus précieux, qu'il n'y a rien de plus dont il a besoin. S'il a trouvé Jésus, s'il a trouvé sa justice, sa sûreté, cette vérité est simple mais elle est si profonde. On se présente devant Dieu avec la justice de Jésus, et toute notre confiance, toute notre paix, toute notre joie se trouvent dans ce verdict que Dieu rend quand il voit la perfection de Jésus, ce verdict par lequel Dieu nous accepte, ce verdict par lequel Dieu nous approuve si nous sommes en Jésus. Il faut qu'on repose notre âme sur Christ, c'est le seul solide sur lequel nous reposer. Mais pour faire ça, il faut qu'on renonce volontairement à placer notre confiance en quoi que ce soit d'autre. Il faut dire comme Paul:

Je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu'est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur.

Et quand Paul parle ici de tout considérer comme une perte, c'est plus large que simplement ces privilèges religieux. Oui, il a parlé de ça, mais ensuite il dit: "Mais même toute chose, je les compare comme une perte". Il s'agit ici, comme le disait Mathieu, commentateur du passé, des plaisirs de ce monde, des simples privilèges extérieurs, quelle qu'il soit, ou toute autre chose qui pourrait entrer en compétition avec Christ pour le trône de notre cœur. Il faut rejeter toute chose qui pourrait entrer en compétition avec Christ pour le trône de notre cœur. Il y a une foule de choses aujourd'hui qui entrent en compétition avec Christ pour le trône de notre cœur, des choses qui sont bonnes, pas des choses qu'on doit rejeter, mais des choses dans lesquelles on est tenté de se confier, des choses qui nous font nous sentir bien, qui nous donnent la vraie paix, dans lesquelles on est tenté de se confier pour trouver réellement le bonheur durable: ma famille, mon travail, un projet sur lequel j'ai longtemps travaillé qui est enfin terminé, un projet de travaux, une voiture, un nouveau téléphone, la bonne opinion que les gens ont de moi, du temps passé sur les réseaux sociaux, mon équipe de sport qui gagne... Si c'est plein de choses qu'on pourrait ajouter. Si ces choses ont lieu et continuent, alors ça va, je me sens bien. Mais si ces choses ne sont enlevées, alors je perds la paix, je perds la joie. Mais si c'est le cas, c'est la preuve d'une confiance mal placée. C'est pas qu'on doit rejeter ces choses, on doit refuser de mettre notre confiance, trouver notre vraie joie, notre vraie paix dans ces choses, et reposer plutôt notre âme sur un sol bien plus solide, sur la justice que l'on reçoit en Jésus, sur le verdict de Dieu à notre égard, que nous sommes acceptés par lui, pas sur la base de nos mérites, nos privilèges, mais sur la base de sa grâce.

Paul voulait que les Philippiens soient joyeux. Il commençait d'ailleurs le verset en disant: "Réjouissez-vous dans le Seigneur." Ah, c'est seulement en reposant notre âme sur Jésus, en sa justice, qu'on pourra trouver la vraie joie, la joie qui dure, la joie qui ne bouge pas avec les circonstances. Si on sait que Dieu nous accepte, non pas sur la base de notre passé, de nos actions, ou de nos performances spirituelles du jour, mais sur la base de ce que Jésus a fait sur la croix, de son amour, de sa grâce, une vérité fixe qui ne peut pas bouger. Si on sait ces choses, est-ce qu'on ne devrait pas être les plus joyeux de tous les hommes? Est-ce qu'on ne pourrait pas avoir une joie stable qui dure jusqu'à l'éternité?

Seule la justice qu'on trouve en Jésus peut nous donner cette joie. J'aimerais terminer avec une histoire de John Newton, celui qui a écrit "Amazing Grace". Vous le connaissez peut-être. Il disait qu'il aurait trois surprises en arrivant au ciel. Il y a trois choses qui vont le surprendre quand il sera au paradis avec Jésus, et j'aimerais juste terminer en mentionnant et commentant brièvement ces choses.

Il dit en arrivant au Paradis:

Je m'attends à y trouver trois surprises. Premièrement, j'ai rencontré des personnes que je n'avais pas pensé voir. Deuxièmement, je ne verrai pas des personnes que j'avais pensé y voir. Et troisièmement, la plus grande des merveilles, je m'y trouverai moi-même.

Et je trouve que ça résume bien ce qu'on a vu ici. D'abord, il va être surpris de trouver des personnes qu'il n'aurait pas imaginées trouver au ciel, mais des personnes qui ont cru en Jésus, qui ont reçu la justice qui vient de Dieu. Des personnes que le monde aurait peut-être rejetées, dénigrées, des personnes qui se présentent devant Dieu non pas avec leur justice, mais avec celle qu'ils ont reçue par la foi en Jésus. Deuxième surprise, il sera surpris de ne pas trouver des personnes qu'il avait pensé y voir, peut-être des gens qui ont professé la foi chrétienne, qui ont agi comme des chrétiens, qui ont fréquenté l'Église, qui ont confessé Jésus, tout en restant attachés d'une main à des vers religieux, tout en voulant se présenter devant Dieu avec leur propre justice, et ça n'a pas suffi. Et la troisième surprise, la plus grande des merveilles, que moi j'y sois.

C'est ce que lui pouvait dire, mais c'est ce que chaque chrétien devrait pouvoir dire de soi-même. Quel miracle, quelle merveille, que j'aie été pardonné par le Dieu de l'univers, qu'il m'accueille et qu'il m'accepte les bras grands ouverts dans sa présence pour l'éternité. Il n'y a aucune raison en moi-même pour que ça soit le cas, il n'y a rien que je puisse apporter sur la table pour que ça soit le cas. Mais c'est le cas en raison du verset 9, en raison de la justice qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi.

Notre tout, notre espoir, toute notre assurance pour l'éternité, toute notre joie dans le quotidien, notre paix dépend de cette réalité, repose sur cette réalité. Et cette réalité, elle n'est pas comme une chaise qui va casser. Elle est sûre, elle est solide, elle se base sur ce que Christ a accompli sur la croix, sur sa mort en notre faveur, et sur la justice qu'il nous a donnée. Prions ensemble pour terminer.

Notre Dieu, nous te remercions pour l'espoir que nous pouvons avoir dans ce monde, peu importe notre passé, peu importe notre présent, peu importe notre futur, peu importe ce qui se passe en ce monde. De savoir que nous pouvons être acceptés par toi, non pas sur la base de notre justice, mais sur celle qui vient de Jésus. Seigneur, nous te remercions pour tant de grâce, pour ton amour, pour ta bonté. Rendons-nous conscients, jour après jour, de cette vérité merveilleuse. Que cela fasse naître dans notre Église, dans notre cœur, une joie profonde et un zèle ardent pour vivre pour Jésus de toutes nos forces. Et c'est en son nom que l'on prie. Amen.