Parler de Jésus sans la croix, c'est faire la volonté de Satan

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Il est totalement inapproprié de limiter Jésus à un bel exemple de morale, car parler de Jésus sans parler de la croix, au final, c’est accomplir la volonté de Satan lui-même.

La croix est au cœur de la mission de Jésus. Il est donc insensé de reconnaître l’amour et la paix que Jésus apporte sans reconnaître l’œuvre que Jésus a accomplie à la croix. Faire cela, c’est avoir des pensées toutes humaines, qui accomplissent la volonté de Satan.

Nous voyons cela dans le chapitre 16 de l’Évangile selon Matthieu. Pierre déclare publiquement la vraie identité de Jésus: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Mt 16.16) Quelle belle déclaration! Enfin, Pierre reconnaît que Jésus est le Messie, le Sauveur envoyé par Dieu pour libérer son peuple.

Cependant, Pierre n’a pas encore bien compris quelle était la mission de ce Messie envoyé par Dieu. Car lorsque Jésus commence à annoncer qu’en tant que Messie, sa mission est de mourir, Pierre ne veut pas l’accepter:

21 Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu’il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. 22 Pierre, le prit à part et se mit à lui faire des reproches en disant: À Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t’arrivera pas. 23 Mais Jésus se retourna et dit à Pierre: Arrière de moi, Satan! Tu es pour moi un scandale, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. – Mt 16.21-23

Pierre corrige Jésus, car il ne peut pas imaginer que le Messie souffre et meure. C’est hors de question selon lui, il ne laissera jamais une chose pareille arriver. Pour Pierre, et pour beaucoup à l’époque, le Messie était quelqu’un de victorieux d’un point de vue militaire. C’était quelqu’un qui allait apporter le triomphe, remporter les combats, et régner aux yeux de tout le monde, ici et maintenant. C’est donc inimaginable de penser qu’un tel Messie pourrait souffrir… et encore moins qu’il pourrait mourir!

Cependant, la réaction de Jésus montre que Pierre n’est pas juste un peu dans l’erreur, mais qu’il est complétement à côté de la plaque. Jésus doit corriger la pensée de Pierre et des disciples. C’est ça la mission du Messie: aller à Jérusalem, souffrir beaucoup, mourir, et ressusciter. Le chemin du Messie passe par la souffrance.

Détourner Jésus de la croix, c’est faire la volonté de Satan

Et rien ne doit détourner le Messie de sa mission, qui passe par la souffrance. Rien ne doit détourner Jésus du chemin de la croix. C’est pour cela que Jésus réagit si fortement en disant à Pierre « Arrière de moi, Satan! Tu es pour moi un scandale (…) » (Mt 16.23).

Jésus est sur le chemin qui mène vers la souffrance et la croix, pour le Salut de son peuple. C’est sa mission. Et Pierre, en reprenant Jésus comme il l’a fait, se met sur le chemin de Jésus, pour le détourner, pour le faire trébucher, pour lui offrir une alternative. En faisant cela, Pierre est un « scandale », c’est-à-dire un piège, une pierre qui fait trébucher.

Bien plus, en faisant cela, Pierre est en train d’offrir la même perspective que Satan lui-même. Plus tôt dans l’Évangile selon Matthieu, au chapitre 4, Satan a tenté Jésus. Il lui a offert tous les royaumes de la terre – la gloire de ce monde! Mais cela allait détourner Jésus de la souffrance et de la croix, qui étaient la raison de sa venue sur terre. Ce que Satan offrait, c’était la gloire sans la souffrance, le règne sans la croix. C’est également ce qu’offre Pierre, ou tout mouvement qui parle de Jésus sans parler de la croix.

Le seul élément de la bucket-list de Jésus

Je me souviens avoir rencontré un homme d’une soixantaine d’années dans un parc à côté de chez moi. Nous avons parlé régulièrement pendant plusieurs mois de la foi chrétienne et de Jésus. Il connaissait beaucoup de choses sur Jésus. Il reconnaissait la sagesse des paroles de Jésus, et le bienfait de son enseignement moral. Cependant, il ne parlait jamais de la croix. Et lorsque j’en parlais, il mettait le sujet de côté, comme si ce n’était pas le plus important. Mais c’est insensé de faire cela. Vouloir la sagesse ou la morale de Jésus sans s’intéresser au sens de la croix, c’est rejeter totalement Jésus. C’est être comme Pierre, qui était un objet de chute sur son chemin. C’est faire la volonté de Satan, qui veut offrir la gloire sans la souffrance.

Dans un sens, Jésus avait un seul élément sur sa bucket-list (sa liste de choses à faire avant de mourir): mourir pour le pardon des péchés. Il l’a fait: il est mort et ressuscité pour qu’en lui, nous ayons le pardon des péchés et la vie éternelle. Notre seul espoir est de nous attacher à cette croix et de prier qu’elle soit toujours chère à nos cœurs.

Benjamin Eggen

Benjamin est marié à Jessica et pasteur-adjoint de l’Église Protestante Évangélique de Bruxelles-Woluwe. Il a fait ses études à l’Institut Biblique de Bruxelles, où il enseigne ponctuellement. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Soif de plus? et Qu’est-ce que tu crois?. Vous pouvez le suivre sur sa chaîne YouTube.

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