Le confinement, la paresse, et un pasteur du 19ème siècle

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Adolphe Monod, pasteur français du 19ème siècle, a quelque chose à nous dire sur notre paresse et notre gestion du temps, surtout en confinement.

Je ne sais pas pour vous, mais je réalise que chez moi le confinement qui se prolonge me rend plus sensible à la paresse. Beaucoup des éléments qui rythmaient notre vie (hospitalité, événements, déplacements) sont mis à l’arrêt, et nous nous retrouvons chez nous la plupart du temps. Nous n’avons plus vraiment de « cadre de vie », et nous ne sommes pas nécessairement encouragés à en créer un. A ce sujet, les propos de Adolphe Monod sont très pertinents.

Ce pasteur français du 19ème siècle, alors qu’il était atteint d’une maladie qui allait l’emporter quelques mois plus tard, a prononcé une série de discours à ses amis, chaque semaine à l’hôpital, jusqu’à sa mort. Le fait qu’il soit conscient de vivre ses derniers instants sur terre donne beaucoup de profondeur à ses paroles.

En relisant son discours sur la gestion du temps il y a quelques jours, je l’ai trouvé étonnamment pertinent pour le 21ème siècle, mais aussi pour cette année si particulière de confinement. Voici l’extrait que je voulais vous partager, en vous laissant méditer sur ces paroles!

Pour faire les choses que Dieu nous donne à faire, il faut y apporter de la méthode et de la règle. Ainsi, il convient que nous ayons des heures fixes pour notre lever et pour notre travail; que nous soyons des hommes précis autant qu’il nous est possible pour les heures de nos repas et de toutes nos différentes occupations. La vie est alors bien plus simple, plus douce, plus facile à remplir. Elle est comme un cadre tout préparé, dans lequel le Seigneur n’a plus qu’à agir. (…)

Voyez d’ailleurs quelle est la puissance de la méthode, indépendamment de l’heure où on se lève. Par le seul fait d’avoir une heure fixe pour se lever, on aura plus de temps à consacrer au Seigneur, pour la simple raison que si je me lève tous les jours à une heure fixe, j’ai réglé cette heure, avec prière, devant Dieu, en faisant preuve de prudence et de sagesse chrétiennes. A l’inverse, si je me lève au hasard, l’heure de mon lever est réglée selon l’impulsion du moment, c’est-à-dire selon bien des circonstances dont j’aurais pu triompher- selon la paresse, selon le désir d’ « un peu de sommeil, un peu d’assoupissement, un peu croiser les mains en te couchant, et la pauvreté te surprendra, comme un rôdeur » (Pr 6.10-11); non seulement la pauvreté d’argent, mais aussi d’esprit, de travail et de service de Dieu.

Adolphe Monod, Les adieux, Kerygma/Excelsis, 2006, p.110-111.

Benjamin Eggen

Benjamin est marié à Jessica et pasteur-adjoint de l’Église Protestante Évangélique de Bruxelles-Woluwe. Il a fait ses études à l’Institut Biblique de Bruxelles, où il enseigne ponctuellement. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Soif de plus? et Qu’est-ce que tu crois?. Vous pouvez le suivre sur sa chaîne YouTube.

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