7 leçons tirées de la perte d'un animal de compagnie

Royaume de DieuSouffranceMort et Deuil

Je n'ai pas grandi avec des animaux de compagnie. Alors, quand nos enfants nous ont demandé à mon mari Dan et moi s'ils pouvaient avoir un lapin, la réponse a été claire. Un animal de compagnie ne correspondait tout simplement pas à notre mode de vie. C'était particulièrement le cas pour nous, parce qu'en tant que missionnaires, nous devons nous déplacer souvent pour visiter les églises et les familles qui nous soutiennent. Mais nos filles se sont mises à prier, et le Seigneur a répondu à leur demande pleine de foi.

L’amour qu’elles partageaient avec cette belle petite créature à fourrure allait au-delà de tout ce à quoi je m’attendais. Il n’était pas rare d’entendre dire: « Dumbledore est mon meilleur ami », tandis qu’il baignait le visage de notre fille de léchages et de baisers. À notre grande surprise, Dan et moi avons été pris d’affection pour lui aussi. Ce petit lapin s’est frayé un chemin dans tous nos cœurs.

Puis, un matin, il s’est réveillé léthargique et immobile. Dan l’a surveillé attentivement pendant que nos filles se préparaient pour l’école. Peu de temps après qu’il soit rentré après les avoir déposées, Dumbledore a commencé à convulser et, malgré tous nos efforts, il est mort dans nos bras.

Après avoir pleuré ensemble et avoir surmonté le choc, nous avons décidé de ramener nos filles à la maison pour dire au revoir à leur ami bien-aimé avant de l’emmener pour le faire incinérer. Ces derniers jours, alors que nous avons vécu cette perte, voici quelques leçons que le Seigneur nous a enseigné:

1.   Toutes les créatures sont des créatures de Dieu

Le Psaume 50.10-11 nous enseigne ce principe:

« Car tous les animaux des forêts sont à moi, toutes les bêtes des montagnes par milliers; je connais tous les oiseaux des montagnes, et tout ce qui se meut dans les champs m’appartient. »

Bien que cette vérité puisse sembler évidente, nous l’oublions souvent. Surtout si nous nous concentrons sur l’humanité à l’exclusion du reste de la création. Pourtant, la Bible brosse le tableau d’un Créateur qui prend plaisir à faire naître une variété de créatures grouillantes pour remplir la mer, des créatures volantes pour remplir le ciel, et du bétail et des créatures rampantes pour remplir la terre. (Genèse 1)

Nous voyons une fois de plus, lors du Déluge, qu’il prend soin du règne animal lorsqu’il assure sa survie aux côtés de celle de l’humanité (Genèse 7). Et nous le voyons encore une fois à Ninive, lorsque Jonas, le prophète réticent, déplore que Dieu épargne la ville, et que l’Éternel lui réponde par ces mots: « Et moi, je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre! » (Jonas 4.11).

Tout au long de ses pages, l’Écriture témoigne de la préoccupation de Dieu pour les animaux: « Le juste prend soin de son bétail, mais les entrailles des méchants sont cruelles. » (Proverbes 12.10). Bien que nous ne devrions jamais faire de la créature un objet de culte (Romains 1.25), nous trouvons dans la Bible toutes les raisons de protéger et de préserver les animaux que le Seigneur a placés sous nos soins.

2.   L’amour a un prix

Est-il possible d’aimer sans être blessé? Sans subir de perte? Cela peut prendre de nombreuses formes, qu’il s’agisse de devoir dire au revoir à des amis chers en raison d’un déménagement, ou de supporter la douleur d’une relation amoureuse brisée. J’ai demandé à ma fille aînée: « Souhaites-tu n’avoir jamais aimé Dumbledore pour ne pas avoir à vivre cette douleur? Sa réponse instantanée a été: « Non. Il en a valu la peine. » Elle a bien compris l’adage: « Il vaut mieux avoir aimé et perdu que de n’avoir jamais aimé du tout. »

3.   La mort est inévitable

N’aimerions-nous pas protéger nos enfants de l’amertume et de la douleur de la mort? Pourtant, même si nous nous efforçons de les protéger d’une telle souffrance, la mort est une partie inévitable de la vie (1 Corinthiens 15.22). J’ai été préservée de la mort jusqu’à l’âge adulte, à la fois parce que je n’ai rencontré aucun de mes grands-parents, sauf un (et lui seulement brièvement quand j’étais très petite), et parce que je n’ai jamais connu la perte d’un animal de compagnie.

Il y a trois ans, mes filles ont perdu un grand-père bien-aimé (mon père), et maintenant elles ont perdu un lapin très cher. Et bien que nous ne voulions pas être trop morbides, c’est l’occasion de leur rappeler qu’un jour chacun de nous mourra. Ainsi, bien que je souhaite qu’elles n’aient jamais eu à endurer un tel chagrin, elles comprennent aujourd’hui la douleur et l’inévitabilité de la mort comme j’aurais aimé le faire à leur âge. Et cela a produit en elles une tendresse et une compassion qui sont de toute beauté.

4.   La Parole de Dieu ne répond pas à toutes nos questions

« Dumbledore est-il au ciel ou en enfer? » a demandé notre fille cadette. Nous l’avons réconfortée en lui disant que son lapin n’était pas en enfer, puisqu’il n’était pas coupable de péché. Les animaux sont soumis aux effets de la chute (y compris la mort), mais ils ne se sont pas rebellés contre Dieu (Romains 5.12). Et un jour, Dieu promet de racheter toute la création, et non seulement l’humanité (Romains 8.21-22).

Et pourtant, nous n’avons pas pu la rassurer en lui disant qu’il était au ciel. Bien sûr, nous savons que seuls les êtres humains, faits à l’image de Dieu, ont une âme qui ne meurt jamais (Genèse 1.27). Mais les Écritures nous donnent un aperçu du règne éternel de Dieu. Et dans ces visions de gloire, l’humanité et les animaux vivent en parfaite harmonie (Esaïe 11.6, 65.25). Puisque nous savons donc que les animaux seront présents au ciel, est-il possible que cela inclut les animaux domestiques que Dieu pourrait créer à nouveau pour sa gloire et notre plaisir? Je ne sais pas, mais c’est possible. La Bible ne répond tout simplement pas à ces questions. Et nous avons dû aider nos enfants à comprendre que nous ne recevrons de réponses à ces questions et à bien d’autres que lorsque nous serons pour toujours avec le Seigneur.

5.   Dieu a placé l’éternité dans nos cœurs

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi l’esprit humain aspire à l’immortalité? Pourquoi la quête de la « fontaine de Jouvence » a-t-elle conduit tant d’explorateurs à rechercher ce lieu mythique du Nouveau Monde? Ecclésiaste 3.11 nous dit que Dieu « a placé l’éternité dans le cœur de l’homme ». Nous aspirons à quelque chose au-delà de cette vie parce que nous vivons dans un monde brisé et déchu.

Lorsque nos filles ressentent le poids de cette rupture, nous leur rappelons que pour ceux qui mettent leur confiance en Christ, une vie sans peine ni larmes les attend. Et à la lumière de la longueur et du poids de l’éternité, leur fardeau et leur douleur actuels sont momentanés et légers:

« C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. ».

2 Corinthiens 4.16-18

6.   Le chagrin ne se mesure pas sur une échelle

Les larmes viscérales versées par un enfant à la suite de la perte d’un animal de compagnie sont-elles moins réelles que les miennes à la suite de la perte d’un être cher? Alors que nous voyons le monde qui nous entoure gémir sous le poids collectif de cette pandémie, il serait facile de minimiser le chagrin de nos filles en le comparant à la perte de vies humaines liée à la COVID. Et même si nous leur rappelons que l’éternité est en jeu pour les hommes et les femmes qui meurent tout autour de nous, nous n’osons pas banaliser leur douleur. Elle est réelle et nous voulons soutenir leur cœur à travers celle-ci.

7.   Dieu est souverain

Un passereau tombe-t-il à terre sans la volonté de notre Père? (Matthieu 10.29) De même, notre Père céleste était là lorsque Dumbledore a rendu son dernier souffle. Si nos filles ne comprennent pas pourquoi leur lapin leur a été enlevé si soudainement, elles peuvent trouver un réconfort en sachant que le Seigneur est bon, sage et capable, et qu’il est en contrôle.

Dan et moi n’avons pas de réponses faciles aux questions difficiles que nous avons dû affronter ces derniers jours. Mais nous remercions le Seigneur de nous avoir permis de guider nos filles à travers cette vallée sombre. Je suis si reconnaissante qu’au fur et à mesure que nos enfants ont surmonté cette perte, leurs prières aient démontré leur propre croissance. Elles sont passées de la question « Pourquoi Dieu nous a-t-il pris notre lapin? » à la prière « Merci, mon Père, pour le temps que tu nous as accordé avec Dumbledore. » Que le Seigneur nous donne tous la sagesse nécessaire pour aider nos enfants à affronter la mort avec foi, en confiant leur cœur au Bon Berger qui marche avec nous tous dans la vallée de l’ombre de la mort (Psaume 23.4).

3 ressources pour aller plus loin

Angie Velasquez Thornton

En équipe avec son mari Daniel, Angie a servi le Seigneur au Sénégal pendant 10 ans, dans la formation des leaders. Installés à Montréal avec leurs 2 filles depuis août 2017, ils servent à l'Église Baptiste Évangélique Emmanuel et dans l'AEBEQ. Angie est titulaire d'un MDiv de Moody Theological Seminary. Depuis mai 2021, elle coanime le podcast Chrétienne, avec Aurélie Bricaud. Elle est également Responsable du ministère féminin de SOLA (TGC Québec) et blogueuse sur le site The Gospel Coalition Canada.

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G. Bignon